Triathlon International de Sames 2018 by Elfie

Il est 5h30, le réveil sonne. On est dimanche 3 juin et c’est le jour du Triathlon International de Sames.

Le format S est le matin et le M l’après midi. Tom s’est inscrit sur le M depuis un moment, et moi, juste après le swimrun de Bretagne j’ai décidé de me lancer sur le S.
J’aurai bien fait le M, mais le vélo ce n’est pas mon truc, je ne roule jamais donc bon 50km de vélo ça ne s’improvise pas… Allez c’est parti pour le S !
En ce matin du dimanche, un temps catastrophique est annoncé toute la journée, pluie, orage et même grêle !!! Quelle idée j’ai eu de me lever si tôt pour aller me dépenser sous la flotte !!!
Je me sens très fatiguée ce matin comme depuis 2-3 jours. J’hésite encore à y aller, pourquoi ne pas repousser le réveil et aller juste encourager les garçons ? J’en parle à Tom qui me rassure et me dit que ça va aller, et que si la forme n’est pas là j’adapterai mon rythme. C’est vrai, ce n’est qu’un S… On n’est pas sur un format de course qui dure des heures comme l’ÖtillÖ. Allez c’est décidé, je me lève et on se prépare pour aller à Sames (1h05 de route).
Le lieu de course est sympa, le lac est assez petit mais très joli et l’eau est claire. On retrouve Isa et David qui partiront sur le S aussi. Il ne pleut pas, il fait soleil. Il fait quand même lourd et humide, l’orage risque de s’inviter cette après midi. On se prépare tranquillement, l’ambiance est bonne, les vélos sont au parc, allez ça va être bien 🙂.
Je me mets à l’eau pour tester la température, elle est pratiquement à 20° c’est un régal.
Allez c’est le moment de se placer sur la ligne. Je retiens ce que m’a dit Tom « mets toi devant et part vite pour ne pas être embêtée ». Oui, sauf qu’il m’avait aussi de me mettre sur un côté..Mais j’ai oublié de traiter cette information 😲.
Je me mets donc devant en plein milieu. Tout le monde se place, je regarde Tom qui a l’air content de me voir sur une ligne de départ en triathlon. Je trouve quand même qu’il y a beaucoup de testostérone autour de moi et je me demande quand même si je n’ai pas fait une grosse erreur de me mettre là au milieu. Je nage pas mal mais je n’ai pas de vitesse..aïe aïe je vais me faire découper 😵!!
Il est trop tard pour changer, oups!!!
3,2,1 c’est partiiiii…Je serre les dents je sprinte et je plonge..Je tourne les bras vite, j’essaie de rester dans mon axe, mais je sens des nageurs qui me nagent dessus en biais, il vont dans tous mes sens. Qu’est ce qu’ils foutent bordel? Je joue des coudes comme je peux, et j’essaie de respirer quand j’y arrive car je me fais littéralement broyer.
A ce moment je pense: « ohhh swimrun, mon amour, que je t’aime, je reviens vers toi dès que je sors de cet enfer »…
Tom me dira bien plus tard qu’il a pensé à venir me sauver car il ne voyait plus que ma tête qui sortait de l’eau et mes bras qui tournaient tant bien que mal.
Allez on bastonne un bon coup et dans 100m je serai tranquille. Un petit coup de pied dans l’épaule, je choppe la jambe que je tracte vers l’arrière et je mets les gaz.
Ça y est, je décroche un peu le groupe. Un petit groupe de tête est devant moi. Je n’arrive pas à les rattraper. Tant pis je nage seule et ce jusqu’à la sortie d’eau. J’essaie de récupérer un peu et je m’aperçois que ce départ m’a épuisé. Je suis essoufflée, j’ai les jambes chargées..Bon, on apprend de ces erreurs n’est ce pas?
La sortie d’eau et la transition 1 se passent bien. Je sors du parc à la 15eme place. J’entends Tom qui me dit de respirer, il me connaît par coeur. Il sait que ce départ m’a entamé.
Bref allez c’est parti pour la bête noire, le vélo. Mon objectif principal est de me concentrer sur les changements de vitesses au bon moment et avoir une fréquence élevée pour ne pas trop me griller.
Le début du parcours comprends 3-4 bosses (230 D+ sur 25km) et le reste est plat. Je me fais doubler sans arrêt, ça m’énerve mais c’est comme ça Je ne peux pas lutter. J’essaie de me concentrer sur moi. Je vois qu’au bout de 31′ je suis à 15km. Ok, si je peux faire 30km/h de moyenne se serait bien (Oui je sais, c’est naze, mais bon…), alors il va falloir que j’accélère un peu.
Je me pose sur le prolo et j’accélère un peu. On a un léger vent de face mais rien de méchant. Je trouve mon rythme, je prends même du plaisir, ouhouuuu!!
Je me rends aussi compte du problème de drafting. Je rattrape un ou deux vélos (Ça aussi c’est bizarre) mais ne vais pas assez vite pour les dépasser réellement. Pff qu’est ce que je fais ? Bon je décide d’accélérer, ce n’est pas long 25km, si j’explose tant pis.
3-4 vélos me doublent et se calent 8-9mètres devant moi. Je laisse les mètres réglementaires, mais eux draftent et ça m’énerve. C’est également le cas d’une fille qui « suce » (Comme on dit dans le jargon du triathlon) la roue d’un autre triathlète. On aurait même pas pu passer « 2 doigts » (n’ayez pas l’esprit mal tourné 😅) entre leurs roues 🤬. Je sais que ça arrive souvent mais ça m’énerve. Ils s’éloignent donc et je garde en tête la couleur de sa trifonction avec la ferme intention
de la rattraper en course à pied, non mais !!! Si il faut elle court comme une gazelle mais bon, à voir…
J’accélère un peu sur la fin et je vois 25km à 49′. Yes j’ai mes 30km/h de moyenne, et j’ai pris du plaisir. Petite satisfaction personnelle ! Et puis je me suis faite doubler par 42 personnes 😒☹. Ce sont les résultats qui parlent, vous pensez bien que je ne compte pas tous les culs qui me doublent.
Je fais la transition 2 et pars pour la cap. Les sensations ne sont pas extras mais comme rarement après le vélo. Il y a 3 tours à faire. Je prends un rythme que je tiens, moi, petit diesel que je suis. J’aimerais aller plus vite et tourner autour des 4’/km mais je suis autour de 4’15. Tant pis c’est la forme du jour, je ne peux pas plus. Je remonte pas mal de monde, et j’ai même un petit bravo d’un triathlète. Ça fait tellement du bien d’avoir des encouragements et du positif. Heureusement que Tom est là aussi et m’encourage. Je vois au loin une couleur de trifonction qui m’intéresse et une petite couette qui se ballade de droite à gauche. J’ai le temps, je garde mon rythme et remonte tout doucement, jusqu’à être juste derrière à 500m de l’arrivée.
Allez je mets les gaz une dernière fois et la dépasse enfin avec un rythme élevé pour ne pas qu’elle s’accroche.
Ça c’est fait, petit objectif personnel atteint. Je garde le rythme jusqu’à la fin pour retrouver Tom juste derrière la ligne.
Ça y est c’est fait ! Rien d’exceptionnel n’a été fait mais je me suis quand même contente d’avoir franchi une nouvelle ligne d’arrivée. Les résultats diront que j’ai doublé 20 personnes en cap. Ça ça fait du bien au moral 🙂.
On attend Isabelle qui termine quelques minutes après (bravooo isa) et on retrouve quelques membres de l’équipe qui arrivent pour faire le M cette après midi. Quel beau club que la Team Oloron Triathlon, une bonne ambiance, une belle équipe et des esprits sains dans des corps « sains ». En fait, on dirait plutôt un groupe d’amis qui se retrouve de temps en temps pour partager des bons moments sportifs ensemble. C’est top 😊.
Allez, les groupies se rassemblent (Jeanne, Hélène et ses deux petites vedettes, moi) pour supporter et encourager les garçons qui partent à 14h.
Le départ a été donné au soleil et l’arrivée se fera sous la pluie (avec un petit orage ⛈ en prime) mais tous se sont bien dépassés. Bravo à Yann (l’arrivée de dernière minute), à Thibaut (le père de famille qui sourit tout le temps), à David (le warrior qui a enchaîné le S et le M), à Mathieu (Le cycliste fou qui a testé pour la 1ère fois l’enchaînement nat/vélo), à Guillaume (l’infatigable. Belle 5ème place surtout avec sa grosse semaine de charge), à Tom (alias Doudou, le sportif Oloronais de l’année qui a mené la course du début à la fin, impressionnant).
Bravo à tous ainsi qu’aux supportrices de choc.
A bientôt pour de nouvelles aventures avec La Team Oloron Triathlon ! 😉
Elfie Arnaud